La société Vaesken d’Arnèke, spécialisée dans le négoce agricole, donne son avis sur les zones de non-traitement
L'indicateur des Flandres en date du 14 Octobre 2019
Le gouvernement envisage d’imposer une zone de non-traitement de 5 à 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage, pour protéger la santé des riverains. Un décret est à l’étude. L’idée fait débat, et les agriculteurs montent au créneau pour dénoncer le dénigrement de leur profession.
En début de semaine, des opérations escargot étaient menées partout en France, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA). Dans le secteur, le péage de Setques et le rond-point de Saint-Martin-Lez-Tatinghem étaient bloqués, dans le Pas-de-Calais. Une opération similaire avait déjà été menée le 23 septembre.
« Les produits coûtent cher, on n’en met pas pour le plaisir. »
La situation est également pesante pour la société Vaesken d’Arnèke, spécialisée dans le négoce agricole. Pauline Morin-Vaesken, chargée de développement, a commenté le sujet, jeudi 10 octobre. « Nous aussi, nous sommes pour la réduction des traitements. Mais la France peut perdre certains marchés si la production n’est pas d’assez bonne qualité. » Elle pense notamment à la vente des féveroles à l’Égypte, qui en est grosse consommatrice.
Une consommation raisonnée ?
Pauline Morin-Vaesken estime que les agriculteurs n’utilisent que le strict minimum : « Les produits coûtent cher, on n’en met pas pour le plaisir. Tout cela est très bien dosé. Bien mieux que chez les particuliers qui les surdosent la plupart du temps dans leurs jardins… Nous maîtrisons le sujet, et le dosage. L’une des missions de l’entreprise est justement d’accompagner les agriculteurs dans la réduction des produits. »
Pour Pauline Morin-Vaesken, chargée de développement de l’entreprise Vaesken, l’une des solutions à l’agribashing serait de rétablir le dialogue entre les agriculteurs et les consommateurs
D’ailleurs, elle explique qu’un groupe de réflexion baptisé Giee Ecophyto Flandre-Intérieure a été créé avec différents partenaires comme Bonduelle ou Mc Cain.
L’instauration de zones non-traitées près des habitations pose également le problème de l’entretien. « La nature va rapidement reprendre ses droits. Qui va s’occuper de ces zones ? L’agriculteur qui souvent loue la terre, ou le propriétaire ? » Elle explique également que ces zones pourraient être attaquées par les maladies : « Et comme elles se propageront aux cultures voisines, l’agriculteur sera obligé de traiter d’avantage. C’est un non-sens. »
Expliquer pour essayer de restaurer la confiance
Les agriculteurs dénoncent un « agribashing », causé par selon eux une mauvaise connaissance de leur métier. « On entend dire, par exemple, que les fermiers traitent tôt le matin ou tard le soir pour se cacher. Mais ce n’est pas vrai ! C’est simplement que les conditions hydrométriques de ces moments-là rendent les produits plus efficaces. »
La chargée de développement de l’entreprise Vaesken répond également à ceux qui trouvent que les traitements se multiplient : « L’agriculteur intervient peut-être plus souvent, mais c’est beaucoup plus précis qu’avant. Il n’intervient pas sur l’ensemble du champ. Les nouvelles technologies permettent de cibler les besoins. »
L’une des solutions serait de rétablir le dialogue entre les agriculteurs et les consommateurs. « Mais plus les agriculteurs s’en prennent dans la tête, plus ils se renferment. Il faut absolument parler du métier, expliquer, ouvrir les exploitations. » Ce qui permettrait peut-être, selon Pauline Morin-Vaesken, d’améliorer la confiance.