Dans un contexte de flambée des prix du carburant, le superéthanol-E85, plus vertueux et à la fiscalité plus avantageuse, a connu une croissance de + 83 % des volumes, atteignant 6,5 % de parts de marché des essences. La filière vise 8 % de parts de marché en 2023, et indique que 1 % de la SAU française suffirait à alimenter 5 millions de voitures à l’E85 en 2035.

Les volumes de superéthanol E85 ont progressé de 83 % en 2022.Les volumes de superéthanol E85 ont progressé de 83 % en 2022. (©Creative Commons) 

La hausse de la consommation d’essence en 2022 (+10,7 %) a favorisé la croissance du bioéthanol, dans un contexte de forte volatilité des prix des carburants. Le superéthanol E85, carburant qui  contient entre 60 % et 85 % de bioéthanol en volume, s’est en effet révélé « exceptionnellement intéressant », a indiqué la Collective du Bioéthanol, le 24 janvier.

Le superéthanol E-85 représente ainsi 6,5 % de parts de marché des essences en 2022 (4 % en 2021), grâce à une augmentation de + 83 % des volumes. Un développement qui s’accompagne d’une augmentation des stations-service proposant ce carburant (550 de plus soit au total 3 300 stations en 2022) et du nombre de véhicules compatibles (120 000 nouveaux véhicules équipés l’année dernière).

Des enjeux réglementaires

Aujourd’hui, l’Union européenne autorise un plafond maximum de 7 % de biocarburants de première génération (c’est-à-dire issus des cultures alimentaires) dans la consommation finale d’énergie des transports en 2030 par État membre. Aujourd’hui, la France est déjà à 6 % d’utilisation. La filière bioéthanol demande donc un relèvement de ce plafond avec, en parallèle, l’interdiction dans l’UE des biocarburants responsables de la déforestation (palme et soja importés).

Si, par ailleurs, l’UE impose une réduction de 100 % des gaz à effet de serre au pot d’échappement en 2035, conduisant à une interdiction des véhicules thermiques à cette date, deux exceptions sont porteuses d’espoir pour la filière bioéthanol puisque la réglementation devra autoriser l’utilisation de carburants neutres en carbone en alternative aux véhicules 100 % électriques, et qu’une clause de revoyure est prévue en 2026 pour autoriser la vente des véhicules hybrides rechargeables, en fonction du taux de pénétration des véhicules électriques.

En 2035, le potentiel de production de bioéthanol serait de 18 millions d’hectolitres en France (contre 12 millions aujourd’hui), avec seulement 1 % de la surface agricole utile (environ 300 000 ha), indique la Collective du Bioéthanol. Issue du blé, du maïs et de la betterave, cette production permettrait d’alimenter 5 millions de voiture fonctionnant à l’E85 avec 3,5 l. aux 100 km.