La Fédération nationale bovine revient dans un post Facebook sur la hausse des cotations de la viande bovine et sur celle de l'indicateur de prix de revient, qui prend en compte l'évolution des charges. Et constate que même si le prix de la viande a grimpé en 2022, il reste toujours inférieur au prix de revient quelle que soit la catégorie d'animaux.

Carcasses de viande bovineLes cotations de la viande bovine ont grimpé tout au long de l'année 2022, toutes catégories confondues, notamment en lien de la baisse du cheptel. (©Terre-net Média)

Dans un post Facebook publié le 4 janvier, la Fédération nationale bovine (FNB) illustre avec quatre graphes ce constat : l’embellie des cotations, « réelle par rapport à l’an passé » et aujourd’hui stabilisée, « ne permet toujours pas de couvrir la hausse des charges subie par les éleveurs depuis le début de l’année 2022 ».

Pour les broutards, les jeunes bovins, les génisses et les vaches allaitantes, ces graphes présentent d’un côté les cotations entrée abattoir jusqu’à fin novembre, fournies par FranceAgriMer, et de l’autre l’indicateur de prix de revient de la viande, qui intègre l’évolution des différents postes de charges et une rémunération de l’éleveur basée sur deux Smic.

Et l’on observe que quelle que soit la catégorie, les coûts supportés par les éleveurs dépassent toujours le prix auquel ils vendent leur production. L’écart s’est réduit pour les broutards, passant de 0,84 €/kg fin janvier 2022 à 0,50 €/kg fin mai. Fin novembre, il était de 0,63 €/kg.

De même, en jeunes bovins, la FNB souligne que « l’augmentation du coût de production est moins rapide que l’augmentation des cotations entrée abattoir ». À 0,72 €/kg fin octobre, l’écart passait à 0,59 €/kg fin novembre, en lien avec des cotations en légère augmentation et la « très faible diminution de l’Ipampa  (indice des prix d’achat des moyens de production agricole) viande bovine.

Indice Ipampa viande bovine mis à jour à fin novembreL'Ipampa viande bovine permet de suivre l’évolution du prix du panier de charges des exploitations productrices de bovins viande (©Idele)

Pour les génisses et les vaches allaitantes, le coût de production et les cotations ont grimpé de façon parallèle. Fin novembre, l’écart était de 1,26 €/kg pour les premières et de 0,77 €/kg pour les secondes, contre 1,29 €/kg et 0,81 €/kg fin octobre. « La très faible diminution de l’Ipampa a fait face à des cotations qui ont stagné », observe la FNB.

« L’effondrement de la consommation ne permet plus de faire passer la moindre hausse »

Cette publication a fait réagir quelques internautes, notamment sur l’évolution des cotations. « Il faut absolument que les prix se stabilisent, commente ainsi Nicolas. Aujourd’hui l’effondrement de la consommation ne permet plus de faire passer la moindre hausse. Le porte-monnaie des consommateurs est vide ! ». « L’État doit assumer les conséquences de sa position sur le dossier de l’Ukraine qui plombe l’économie française et le pouvoir d’achat des consommateurs. La meilleure preuve est bien les achats alimentaires en berne pour les festivités de fin d’année », appuie Noël.

Sur l’évolution des prix, Bertrand juge que « le prix au producteur doit augmenter et la marge des intermédiaires doit se réduire. Le porte-monnaie des consommateurs est vide, mais le porte-monnaie des intermédiaires est plein ». « Mais quels intermédiaires ?, rétorque Nicolas. Les abattoirs ? Nous n’y arrivons plus et de plus en plus ferment ! ».

Noël souligne la flambée des charges : « Il y a un an, le broutard valait 3,30 €/kg, aujourd'hui il est à 3,7 voire 3,8. En un an, le prix bovin viande a pris dans certaines catégories plus d’un euro. Aujourd'hui le problème n’est pas le prix rémunérateur mais les charges qui ont explosé ! ».