Dans son dernier bulletin mensuel sur l'état des nappes phréatiques, le BRGM s'inquiète d'une recharge qui reste peu intense. Les niveaux des nappes au 1er janvier 2023 sont inférieurs à ceux de l'année précédente et plus des trois-quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles.
État des nappes phréatiques au 1e janvier 2023. Cliquez sur la carte pour l'agrandir. (©BRGM)
« En décembre, la recharge se poursuit sur les nappes réactives et débute sur les nappes inertielles. Elle reste cependant peu intense et, de ce fait, les niveaux des nappes du mois de décembre sont peu satisfaisants », résume le Bureau de recherches géologiques et minières dans son bulletin mensuel.
Les déficits accumulés courant 2022 sont tels que les pluies de l'automne se sont montrées insuffisantes pour améliorer l'état des nappes. Elles ont juste d'humidifier les sols et ont profité à la végétation. Ainsi les trois-quarts ont un niveau sous les normales mensuelles à date du 1er janvier 2023.
?? État des nappes d’eau souterraine au 1er janvier 2023En décembre, les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de l'année dernière.??Lire le bulletin complet :??https://t.co/jfJAjJcn4T#eau #environnement #climat pic.twitter.com/ftqYXb9hMJ
— BRGM (@BRGM_fr) January 13, 2023« Les nappes réactives ont un temps de réponse rapide aux pluies infiltrées. Ainsi, la phase de recharge est active depuis septembre 2022 sur les nappes du Grand-Est. Ce secteur a bénéficié de pluies efficaces dès le début de l’automne. La recharge ne s’est par contre amorcée qu’entre novembre et décembre, soit avec plus d’un mois de retard, sur les autres nappes réactives du territoire », précise le BRGM.
Quand aux nappes inertielles, elles sont en phase de transition entre la période de vidange et celle de recharge. « Les niveaux sont globalement en hausse ou stables sur les nappes les moins inertielles ou ayant bénéficié d’une pluviométrie excédentaire durant l’automne. Les nappes très inertielles du nord de la France restent majoritairement en légère baisse. »
Parmi les nappes dont la situation est satisfaisante à fin décembre, le BRGM note :
- les nappes situées le long du littoral de la Manche à la Bretagne
- la nappe alluviale de la plaine d’Alsace nord et de Bourgogne-Franche-Comté
- les nappes du littoral méditerranéen, du Languedoc à la Côte d’Azur et en Corse : elles ont pu bénéficier d'une recharge conséquente (sauf la frange orientale de la Côte d’Azur)
En revanche, d'autres nappes ont des niveaux bas à très bas par rapport aux normales :
- la nappe de la craie champenoise : la recharge 2021-2022 avait été déficitaire et il y a eu du retard dans le début de la recharge 2022-2023 ;
- En centre-Ouest, les niveaux des nappes des sables du Maine, de la craie de Touraine, des calcaires du Poitou, Vendée, Périgord et Causses du Quercy et du Plio-quaternaire aquitain sont bas à très bas, conséquence des déficits pluviométriques de 2022 et d’un début de recharge 2022-2023 peu intense ;
- Les nappes inertielles des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté atteignent des niveaux très bas, tandis que les nappes inertielles du Rhône moyen et du Bas-Dauphiné affichent des niveaux bas.
- Les niveaux des nappes alluviales de l’est de la Côte d’Azur restent préoccupants, avec des niveaux historiquement bas, en absence de pluies ces deux dernières années et malgré un épisode de recharge courant décembre.
La suite de la recharge va dépendre de la pluviométrie des prochaines semaines. Le BRGM indique qu'en cas de « pluies efficaces normales à excédentaires, la recharge devrait se poursuivre sur les nappes réactives et se généraliser sur les nappes les plus inertielles. ». Mais si les précipitations s'avéraient insuffisantes, la vidange pourrait reprendre et l’état des nappes se dégrader.
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