Le ministère ukrainien de l'agriculture prévoit une hausse des superficies emblavées en tournesol et en soja au printemps par rapport à l'an dernier. Cette évolution des assolements en faveur des oléagineux s'explique par leur rentabilité supérieure à celle des cultures céréalières.

Tournesol, fleurD'après l'USDA, l'Ukraine a produit 9,5 Mt de tournesol en 2022, contre 16,5 Mt en 2021 et 14,1 Mt en 2020 (©Pixabay) Les semis de printemps en Ukraine se réorientent vers les cultures oléagineuses. C’est ce qu’a indiqué à la télévision le vice-ministre ukrainien chargé de l’agriculture, Taras Vysotskyi, relayé début janvier par le cabinet UkrAgroConsult : « Les oléagineux deviennent prioritaires pour les agriculteurs. On le remarque déjà en colza d’hiver, et nous prévoyons aussi une hausse de la superficie consacrée au tournesol et au soja ».

De fait, cultiver des oléagineux est actuellement plus rentable : « malgré un rendement à l’hectare inférieur aux céréales en poids, le prix des oléagineux est 2 à 2,5 fois plus élevé que celui des céréales », rappelle-t-il.

Il a d’ailleurs souligné le retour de la rentabilité de l’activité agricole en Ukraine depuis l’ouverture du corridor sécurisé en Mer noire début août 2022, permettant d’exporter des produits agricoles ukrainiens malgré la guerre. « Les volumes exportés augmentent, le coût de la logistique baisse, nous prévoyons donc des résultats positifs pour l'année en cours non seulement pour les oléagineux, mais aussi pour les céréales, notamment le blé d'hiver », résume le vice-ministre.

De plus, les négociations en cours pour optimiser les inspections des navires en provenance d’Odessa dans le détroit du Bosphore devraient permettre de « réduire considérablement les coûts de logistique, par conséquent les agriculteurs ukrainiens obtiendront un meilleur prix et auront plus de possibilités de tout semer à temps au printemps ».

« Cultiver suffisamment pour la consommation intérieure et l'exportation »

Taras Vysotskyi revient sur la situation compliquée des agriculteurs ukrainiens en ce début d’année - les problèmes de liquidités et de disponibilités de financements ralentissent la préparation des travaux – mais se veut confiant : « ils sèmeront sur un maximum de surfaces agricoles, partout où les conditions de sécurité le permettront (…) Nous pourrons cultiver suffisamment pour la consommation intérieure et l'exportation ».

La hausse de production attendue en oléagineux en 2023 devrait selon lui permettre d’alimenter le marché international, « prêt à consommer de plus grands volumes d'oléagineux en provenance d'Ukraine ». Il rassure quant à la production de blé : « elle devrait diminuer, mais sera deux fois plus importante que nécessaire pour la consommation intérieure ».

Pour la campagne de semis de printemps 2023, le ministère ukrainien de la politique agraire et de l’alimentation prévoit une baisse des surfaces emblavées d’au moins 20 % par rapport à 2021.

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