Une équipe de chercheurs français, néerlandais et chinois vient de publier des travaux concernant la combinaison de plusieurs espèces cultivées dans une même parcelle agricole. Leur étude montre que les cultures associées ont « une productivité égale et souvent supérieure aux cultures mono-spécifiques, tout en demandant 19 % de terres agricoles en moins ».

Parcelles agricoles - vue du cielLes travaux de l'équipe de chercheurs français, néerlandais et chinois concernant les performances des cultures associées sont parus dans la revue PNAS le 3 janvier dernier. (©Adobe Stock)

Selon l'enquête "V@riétés céréales" réalisée par Arvalis-Institut du végétal avec l'appui de BVA, les mélanges inter-spécifiques représentent environ 1 % des surfaces de blé tendre dans l'Hexagone pour la campagne 2021-2022, 0,5 % des surfaces de blé dur, 1 % des surfaces d'orge d'hiver et près de 10 % des surfaces de triticale (essentiellement avec des pois protéagineux pour cette culture). 

« Évaluer objectivement l'intérêt des cultures associées dans un contexte agricole moderne », tel est l'objectif visé par une équipe internationale de scientifiques issus d'Inrae, de l'Université Wageningen aux Pays-Bas, de l'Université d'agriculture de Chine à Pékin et de l'Université d'agriculture de Mongolie Intérieure à Hohhot. Pour cela, les chercheurs se sont appuyés sur une vaste base de données mondiales, incluant les résultats de 226 expérimentations agronomiques. Leur étude montre que « l'association de cultures augmente l'efficacité globale de la production, en réduisant les besoins en surfaces de terres cultivées de 19 % pour produire la même quantité de grains que la culture mono-spécifique des deux espèces de l'association ». 

« Bien que la production de grains et de calories soit inférieure de 4 % en moyenne à ce que l'on pourrait obtenir avec la culture mono-spécifique de l'espèce la plus productive, la production totale de protéines de l'association de cultures est toutefois similaire et même, dans 47 % des cas, supérieure à celle de la culture mono-spécifique la plus productive, en particulier dans les associations maïs-légumineuses cultivées avec des doses d'engrais modérées. » « En réduisant les besoins en surface agricole et en engrais, cette pratique agroécologique pourrait ainsi contribuer durablement à la production agricole pour répondre aux besoins d'une population mondiale en expansion », concluent les chercheurs.