Réalisé deux fois par an, le baromètre du Copa-Cogeca mesure la confiance des agriculteurs en l’avenir de leur activité dans sept pays européens. En cette fin d’année, la confiance est en légère baisse par rapport au printemps, mais certains pays se montrent plus optimistes quant à l’amélioration de la situation économique, comme la Belgique, la Hongrie ou la Suède, à l’inverse de la France.

Les agriculteurs européens ont, globalement, une vision de l'avenir plutôt sombre.Les agriculteurs européens ont, globalement, une vision de l'avenir plutôt sombre. (©Pixabay)

Avez-vous rencontré des problèmes ou des difficultés à mener votre exploitation dans les trois derniers mois ? À cette question posée par le baromètre semestriel du Copa-Cogeca sur la confiance des agriculteurs, la majorité des interrogés évoquent des problèmes plutôt mineurs. En Allemagne, 91 % des répondants ont rencontré des problèmes peu significatifs et 9 % n’ont eu aucun problème. C’est en Hongrie où les agriculteurs semblent avoir eu le plus de difficultés, avec 29 % d’agriculteurs ayant eu des problèmes significatifs, et 23 % des problèmes très significatifs. En France, 30 % ont connu des difficultés significatives, et 12 % ont rencontré des problèmes majeurs. Cependant, d’une façon générale, la part d’agriculteurs n’ayant rencontré aucun problème diminue par rapport au printemps 2022, indique le baromètre.

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Un niveau de confiance globalement négatif

Le niveau de confiance des agriculteurs reste plutôt négatif, mais les situations s’avèrent diverses selon les pays et les secteurs d’activités. Ainsi, en Belgique la confiance s’améliore par rapport au printemps mais reste à un niveau bas, les secteurs de l’élevage porcin et bovin demeurent négatifs, mais l’élevage laitier évolue de façon positive, tandis que le secteur des céréales est affecté par la situation internationale.

En Allemagne, le sentiment de détérioration de la situation économique prédomine, mais les intentions d’investissement progressent de 30 à 34 % depuis le printemps, ciblés principalement sur les énergies renouvelables. En Hongrie, c’est le degré d’optimisme vis-à-vis de l’avenir qui baisse fortement, influencé par les mauvaises conditions climatiques, les barrières financières, et les coûts de production. La flambée des coûts de production altère également le moral des agriculteurs italiens, plus pessimistes qu’au printemps concernant la situation actuelle, mais aussi future, de leur activité agricole. La confiance des agriculteurs dans leur activité est au plus bas depuis 2010.

Aux Pays-Bas, la confiance a légèrement baissé, mais des disparités existent en fonction des secteurs, avec notamment une filière porcine plus négative, mais les élevages laitier et de volaille s’avèrent plus confiants. En Suède en revanche, la confiance augmente après une période de baisse continue liée à la hausse des coûts de production, grâce à une progression des revenus.

En France, seuls 17 % des agriculteurs pensent que la situation va s’améliorer

En France, la situation se stabilise, mais seuls 17 % des agriculteurs pensent que la situation va s’améliorer (contre 23 % au début de l’année). 31 % anticipent une détérioration de leur situation financière dans les trois prochains mois, et 42 % relatent des difficultés rencontrées au cours des trois derniers mois, avec une augmentation des problèmes liés au climat. En revanche, la proportion d’agriculteurs qui souhaitent arrêter l’activité reste stable par rapport à mars dernier.