Suite au retrait de l'autorisation de mise sur le marché du phosmet, un plan d'action a été annoncé cette semaine pour « produire et déployer, d'ici 2025, des stratégies alternatives efficaces, durables et opérationnelles pour réduire l'impact des ravageurs d'automne du colza ».
Les pouvoirs publics, en lien avec la filière oléo-protéagineux, viennent de lancer le plan d'action "sortie du phosmet". (©Terre-net Média)
« Le phosmet (Boravi WG) représentait jusqu'ici la dernière solution de lutte chimique disponible pour protéger le colza dans les secteurs où les pyréthrinoïdes s'avèrent inefficaces. [...] Les leviers agronomiques mis en place pour favoriser une levée précoce et dynamique du colza au cours de l'automne permettent généralement de limiter efficacement et/ou la nuisibilité des altises d'hiver et du charançon du bourgeon terminal. Mais leur efficacité est rendue aléatoire du fait du contexte climatique, très défavorable à l'implantation des colzas », expliquent Terres Inovia, Inrae, Sofiproteol et le ministère de l'agriculture dans un communiqué commun.
Afin de préserver la pérennité de la culture du colza, les pouvoirs publics, en partenariat avec la filière des oléo-protéagineux, ont annoncé, le 13 décembre dernier, la mise en place du plan d'action de sortie du phosmet.
Le Plan d’action de sortie du phosmet est officiellement lancé et vise à identifier d'ici 2025 des stratégies alternatives opérationnelles au retrait du #phosmet pour réduire les attaques et la nuisibilité des #ravageurs d’automne du #colza.??https://t.co/999HsSpBDW pic.twitter.com/u0EnmWUJtb
— Terres Inovia (@terresinovia) December 16, 2022Ce plan réunit une vingtaine de partenaires, acteurs de la recherche et du développement publics et privés, autour d'un objectif commun : « identifier, d'ici 2025, les combinaisons de solutions optimales pour réduire les attaques et la nuisibilité des ravageurs d'automne du colza ». Terres Inovia et Inrae pilotent et assurent la coordination technique de ce plan, qui bénéficie d'un financement global de 5 millions d'euros (dont un financement public de 2,5 millions d'euros sur 3 ans, auquel s'additionnent les investissements de la filière des oléo-protéagineux de 800 000 euros sur 3 ans opérés par Sofiprotéol).
Les efforts de recherche s'articulent, alors, autour de 4 axes principaux :- « Améliorer la connaissance des ravageurs et des auxiliaires » : étudier les dynamiques de sols et de ponte du charançon , les mécanismes et les molécules impliqués dans l'attraction des insectes sur une longue et courte distance, etc.
- « Identifier des solutions à l'échelle de la plante » : comme des produits de biocontrôle, l'identification de sources de tolérance à l'altise, ou des méthodes agronomiques pour favoriser la croissance du colza...
- « Identifier des solutions à l'échelle de la parcelle et du paysage » : pour détourner les coléoptères d'automne grâce aux plantes des services et/ou leurs composés organiques volatils...
- « Transfert et déploiement des solutions aux agriculteurs » : via la création notamment de comités régionaux (lieux d'échanges et de partages d'expérience).
Huit projets sont déjà en cours et d'autres sujets d'étude pourront venir compléter les recherches au fil du temps.