La valeur de la production agricole a nettement progressé en 2022, augmentant de + 17,4 %, dans un contexte de hausse des prix qui compense la baisse des volumes dans certaines productions (céréales, viande…). En parallèle, les intrants connaissent eux aussi une forte hausse, conséquence notamment de la flambée des prix de l’énergie (+ 39,1 %).
En 2022, la valeur de la production agricole a fortement augmenté, en lien avec la hausse des prix agricoles. (©Terre-net Média)
« En 2022, la production de la branche agricole hors subventions sur les produits augmente de 17,4 % en valeur, amplifiant nettement la reprise engagée l’année précédente (+ 7,7 %) », indique l’Insee dans ses comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2022, parus le 15 décembre.
La hausse des prix explique quasi exclusivement cette progression, puisque les volumes sont en retrait notamment en céréales (- 10,9 %), en betteraves (- 10,0 %) et en pommes de terre (- 9,2 %) en raison de la sécheresse de l’été, ainsi que dans la production animale (- 3,4 %, avec un recul plus marqué pour les volailles, - 13,0 %, touchées par l’influenza aviaire).
La hausse de prix atteint donc + 15,1 % pour les produits végétaux, en particulier les céréales (+ 33,2 %), et s’explique par la répercussion du prix élevé des intrants et par le contexte international, entre guerre en Ukraine, mauvaises récoltes au Canada et dans plusieurs pays producteurs en Europe et Asie, ainsi que par les restrictions d’exportations décidées par l’Inde. Côté production animale, l’augmentation des prix s’établit à + 21,5 %, avec + 22,1 % pour les bovins et + 17,7 % pour le lait.
« En 2022, les consommations intermédiaires de la branche agricole augmenteraient fortement en valeur (+ 12,4 %), sous l’effet de la hausse des prix (+ 18,1 %). Ces augmentations sont bien plus élevées que celles de l’année précédente (respectivement + 3,3 % et + 3,1 %) », souligne l’Insee. La valeur des aliments pour animaux a ainsi progressé de 11,6 %, avec des prix en hausse de + 22,1 %.
Cependant, ce sont essentiellement les prix de l’énergie qui se sont envolés avec + 39,1 %, sachant que l’année 2021 avait déjà été marquée par une forte hausse de + 20,7 %. « La facture énergétique des exploitations s’alourdit de plus d’un tiers (+ 33,6 %) », constate l’Insee. Consécutivement à la hausse des prix du gaz, les prix des engrais et amendements progressent de 78,4 %. Avec une baisse de - 16,6 %, les volumes diminuent pour la troisième année consécutive.
La forte progression de la production au prix de base (+ 17,1 %)– c’est-à-dire subventions sur les produits incluses – contribue à l’augmentation de + 23,5 % de la valeur ajoutée brute de la branche agricole.
En prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs augmenterait de 18,2 % en 2022. Par actif, compte tenu de la diminution de l’emploi agricole, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole augmenterait de 19,2 % en 2022. En termes réels (c’est-à-dire déflatée par l’indice du prix du PIB), elle progresserait de 16,4 %.