Malgré la promesse de mise en place de clauses miroirs, dans le cadre des accords de libre-échange, pour protéger les éleveurs de la concurrence de produits importés ne respectant pas les mêmes normes, l’accord UE-Chili ne met pas en place de règles contraignantes vis-à-vis des importations.
Alors que la Commission européenne a salué, le 9 décembre, la conclusion de l’accord de libre-échange modernisé avec le Chili, les nouvelles opportunités d’exportation de viande bovine de ce pays ne sont pas assujetties de clauses-miroirs, dénonce la Fédération nationale bovine (FNB).
Si l’accord intègre un chapitre sur les « systèmes alimentaires durables », celui-ci est constitué d’une liste « de mesures non contraignantes de « coopération » et autres « engagements » mutuels sans obligation réelle ». Ainsi, l’un des engagements demande aux deux parties de supprimer progressivement l’utilisation d’antibiotiques promoteurs de croissance, antibiotiques déjà interdits en Europe depuis 2006. « Sur cette norme en particulier, une mesure européenne contraignante de réciprocité aurait déjà dû être adoptée depuis le 28 janvier dernier », précise la FNB.
« Et à travers cet accord, ce sont les énormes contradictions de l’Europe en matière d’élevage qui sont, une fois encore, mises en lumière : une Europe qui veut moins de viande et plus de normes pour protéger la santé et l’environnement quand elle négocie le Green Deal… Contre une Europe qui veut plus de viande et moins de normes quand elle négocie des accords de commerce », dénonce la FNB, qui rappelle que « la colère des éleveurs face à ces doubles discours permanents est toujours là ».