Alors que la réforme de l’assurance récolte doit entrer en vigueur au 1er janvier 2023, les éleveurs de ruminants s’inquiètent du recours aux systèmes indiciels, sans compenser les faiblesses actuelles de ces techniques qui selon eux n’évaluent pas correctement les pertes.
Les éleveurs de ruminants demandent au gouvernement davantage de garanties concernant l'évaluation des pertes des prairies, dans le cadre de la réforme de l'assurance. (©Terre-net Média)
La réforme de l’assurance récolte doit entrer en vigueur en janvier prochain, mais les éleveurs de ruminants de la FNSEA, FNB, FNPL, FNO et FNEC restent inquiets quant à l’indemnisation des pertes sur les prairies. Le gouvernement mise en effet sur les systèmes indiciels, également appelés paramétriques, qui reposent sur les données satellitaires pour permettre une indemnisation plus rapide, sans avoir recours à une expertise terrain.
Retrouvez le Communiqué de presse commun à la @FNSEA @FNPLait @EleveursOvins @EleveursChevres La Réforme des outils de gestion des risques climatiques : le compte n’y est pas pour l’élevage et les prairies ! pic.twitter.com/A68FbaGjAh
— FNB (@EleveursBovins) December 5, 2022Cependant, « la sécheresse de cet été a largement démontré la relative fiabilité des systèmes indiciels utilisés par les assureurs pour évaluer les pertes de prairies », et « aujourd’hui, tous les acteurs, profession agricole, assureurs et Etat, s’entendent pour reconnaître que cet indice satellitaire chargé de mesurer les pertes de production d’herbe en cas d’aléa climatique ne traduit pas correctement la perte fourragère », rappellent les organisations. Pour autant, à ce jour, aucune mesure n’est décidée pour compenser les écarts d’analyse.
Sans évolution de ce système, « c’est un sentiment d’abandon que pourraient ressentir bon nombre d’éleveurs de ruminants », déplorent les organisations. Elles demandent ainsi deux décisions, permettre aux éleveurs « de recourir à une « expertise de terrain » menée de façon individuelle ou collective qui pourrait être validée par un Comité Départemental d’Expertise dans le cadre de la procédure de contestation de l’évaluation indicielle prévue par la loi », et « engager en parallèle un travail technique piloté par les services de l’Etat, visant à renforcer la fiabilité des outils indiciels ». La seule promesse d’une amélioration prochaine des indices ne suffira pas à rassurer les éleveurs et à les inciter à s’assurer, ce qui était pourtant l’objectif de cette réforme.