Forte d'une production historique, le France est devenue exportatrice de céréales biologiques sur la dernière campagne. En parallèle, on assiste à un ralentissement des conversions et à des prix aussi volatils qu'en conventionnel.
À 385 000 t en 2021, la récolte 2022 de blé bio française aurait atteint 415 000 t en 2022. (©Pixabay)
Orientée à la hausse ces dernières années, la collecte de céréales bio en France a atteint un niveau record sur la campagne 2021/22, culminant à plus de 835 000 t contre 230 000 t cinq campagnes plus tôt. « Cette hausse est surtout attribuée au blé tendre, dont la collecte est d’ailleurs attendue à un nouveau record en 2022/23, à 415 000 t », note Paul Le Bideau, chef adjoint de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer.
La récolte de céréales bio a été record en 2021 (©FranceAgriMer)
Cette situation s’accompagne d’une dynamique nouvelle en matière d’échanges extérieurs. Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre, précise : « Le but était d’arriver à l’autonomie ». Et le pari semble atteint : « On assiste depuis l’an dernier à une activité d’imports réduite et à un début d’exportations. C’est une modification de l’économie du secteur ».
« On devient exportateurs, mais en face il faut trouver les marchés, et ce n’est pas simple ! », ajoute Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé "Grandes cultures".
En parallèle, les conversions en céréaliculture bio ralentissent. Les surfaces totales en bio sont en hausse continue depuis 2011, mais la hausse est ralentie depuis 2016 et les surfaces en conversion sont en baisse depuis deux campagnes : 168 000 ha en 2019, 150 000 ha en 2020, 138 000 ha en 2021.
Et les céréales bio récoltées pour la campagne de commercialisation 2021/22 étaient à 19 % des céréales en conversion, contre 27 % en 2020/21 et 32 % en 2019/20.
La collecte totale de blé bio est en forte hausse, mais la part de collecte en conversion diminue. (©FranceAgriMer)
Pour Benoît Piètrement, « les conversions sont liées à des prix bas qui ont mené les gens à se convertir », si bien que les prix historiquement hauts des céréales conventionnelles ces derniers mois pourraient contribuer à la stagnation des conversions en bio.
Depuis avril 2021, le prix du blé bio oscille entre 440 et 540 €/t. Paul Le Bideau détaille : « les prix ont baissé jusque mars 2022 à cause de l’effet disponibilités. Il y a ensuite eu un rebond au printemps et à nouveau une baisse en juin, liée à l’arrivée des récoltes. Et on est face à une variabilité qui ne déroge pas à la règle générale ».
Comme en conventionnel, les prix du blé bio sont soumis à une forte volatilité. (©FranceAgriMer, enquêtes sur la transparence des marchés de l’UE )
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