Agriculteur à Valence-en-Poitou (86), Philippe Epinoux cherchait une nouvelle tête de rotation autre que le colza et le tournesol, il s'est alors tourné vers le lupin d'hiver. Il explique son choix dans la série de vidéos "Les pieds dans les champs" de Terres Inovia.
Pour le lupin, mieux vaut éviter les terres calcaires, séchantes et/ou hydromorphes, observe Philippe Epinoux. (©Terre-net Média)
Pour Philippe Epinoux, installé dans la Vienne, le lupin d'hiver est une tête de rotation intéressante : « comme les autres légumineuses, elle n'a pas besoin d'engrais azotés et elle permet de restituer de l'azote dans le sol pour le blé suivant (environ 30 u/ha) ».
« Culture à pivot, le lupin permet aussi une restructuration du sol, met en avant Agathe Penant, ingénieur de développement chez Terres Inovia. C'est également le protéagineux le plus riche en protéines (entre 30 et 40 %). En termes de débouchés, cela peut être intéressant et venir concurrencer le soja. »
L'agriculteur souligne toutefois un point d'attention particulier avec la mouche des semis, depuis la perte d'homologation de l'insecticide en traitement de semences. Pour limiter les dégâts, Philippe Epinoux recommande, tout d'abord, une bonne gestion des pailles avec « un déchaumage le plus précocement possible après la moisson et un autre déchaumage avant le semis ». Ses semis sont réalisés vers le 15-20 septembre (27-28 grains/m²) et bien sûr, il faut de l'eau.
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Autre problématique : la gestion des adventices car « il y a très peu de matières actives homologuées sur lupin. L'aspect positif par contre, c'est qu'on peut faire du Kerb pour détruire les ray-grass résistants par rapport au blé en culture suivante », précise l'agriculteur. « Semé en septembre et récolte en juillet, le lupin d'hiver passe 11 mois dans la parcelle. L'utilisation d'herbicides autour du semis ne permet pas de gérer les repousses et le développement des adventices tout au long du cycle », observe Agathe Penant. « La culture se prête toutefois au désherbage mécanique (herse étrille ou bineuse). »
« Enfin, au-delà de la mouche des semis, le lupin d'hiver présente très peu de ravageurs : ni pucerons, ni tordeuses, ni bruches. Et c'est une culture relativement attractives pour les auxiliaires et les abeilles », ajoute l'experte Terres Inovia.