L’OFPM s’intéresse à la formation et à la répartition de la valeur le long des chaînes de production, de transformation et de distribution alimentaires. Zoom sur les chiffres, issus de son rapport 2022, des maillons de l'industrie et de la distribution pour les secteurs de la viande bovine et du lait.
En 2020, la marge nette des industries laitières s'établissait en moyenne à 0,8 % du chiffre d'affaires, soit 8,6 €/1 000 l, selon l'OFPM. En GMS, le rayon des produits laitiers affichait une marge nette après impôt de 0,8 % également. (©AdobeStock)
Dans son onzième rapport, remis au Parlement mi-2022, l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM) constatait que les prix payés aux éleveurs, certes en hausse pour la plupart des productions animales, ne permettaient pas en 2021 de dégager un revenu suffisant.
Il livre aussi les résultats des maillons industriels, en termes de prix et d’indicateurs de marge, pour 2020 ou pour les neuf premiers mois de 2021 selon les secteurs.
Concernant l’activité d’abattage-découpe de gros bovins entre janvier et septembre 2021, l’OFPM rappelle le contexte « de forte hausse des cours des gros bovins, en lien avec un manque d’offre » : le coût d’achat entrée-abattoir a grimpé de 21 cts/kg de carcasse, et les produits de 23 cts/kg, « d’où une marge brute qui progresse de 3 cts/kg de carcasse.
Par rapport aux neuf premiers mois de 2020, les charges ont augmenté de 1 ct/kg de carcasse. Le résultat courant moyen a ainsi progressé de 3 cts/kg de carcasse, passant de 4 cts/kg à 7 cts/kg et de 0,8 % des produits en 2020 à 1,2 % en 2021.
Le rapport se penche aussi sur les résultats des industries laitières en 2020. Les entreprises étudiées dans l’échantillon obtiennent en moyenne une marge nette de 0,8 % du chiffre d’affaires, soit 8,6 €/1 000 litres de lait collecté, avec de « fortes disparités entre les entreprises ». C’est un peu moins qu’en 2019 (0,9 % et 8,7 €/1 000 l).
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA du lait demi-écrémé UHT « moyen » (©OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer)
Leur marge brute moyenne était de de 33,4 % du chiffre d’affaires, soit 350,8 €/1 000 litres de lait collecté (31,1 % et 308,2 €/1 000 l en 2019). L’EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) était en hausse par rapport à 2019, sauf pour les entreprises qui produisent surtout des produits de commodités et des poudres « principalement sous l’effet de la diminution des achats de marchandises et matières premières dans la structure des charges ».
Côté distribution, l’OFPM dresse les comptes des rayons des GMS en 2020. Pour les produits carnés, il pointe une hausse de la marge brute pour le rayon boucherie par rapport à 2019, à 28 % du chiffre d’affaires, et une baisse pour le rayon charcuterie, à 30,6 %. La marge nette après impôt était positive pour la charcuterie (6,9 % du chiffre d’affaires) et négative pour la boucherie (- 0,3).
Composition en pourcentage du prix moyen HTVA annuel au détail en GMS du panier saisonnier de viande de boeuf (©OFPM d’après FranceAgriMer, Culture Viande, Kantar Worldpanel)
Le rayon des produits laitiers présentait pour sa part en 2020 une marge brute de 24,3 % du chiffre d’affaires, en légère hausse comparée à celle de 2019, et un taux de marge nette de 1,4 %, supérieur à celui de 2019. La marge nette après impôt était de 0,8 % en 2020.