Jean-Michel Favier, éleveur en Occitanie dans la montagne sèche, a mis en place un système lui permettant de pâturer durant la quasi-totalité de l'année, malgré les périodes de sécheresse.
À la tête d'un troupeau de 60 vaches allaitantes de race aubrac et charolaise sur 220 ha à Carlencas-et-Levas (34), Jean-Michel Favier change ses animaux de parcelles selon les saisons pour leur proposer une végétation adaptée à chaque mois de l'année.
Conseiller technique en élevage bovin par le passé, il a cherché à développer un élevage autonome. Ses premières opérations sur l'exploitation : « découper le parcellaire pour pouvoir faire des rotations, et être plus vigilant sur la génétique et l’éducation des animaux. Dès le plus jeune âge, il faut qu'ils s’habituent à un type de végétation et à une façon de pâturer. »
En l’espace de deux-trois ans, l'éleveur a réussi à adapter la physionomie de l’exploitation et à éliminer le labour ainsi que le semis de céréales ou de prairies artificielles.
D’avril à juin, Jean-Michel Favier fait pâturer ses bovins dans des prairies de légumineuses, trèfles et graminées en toutes sortes, mais également avec de la végétation arbustive. « On retrouve de la ronce, de l’églantier. Plus on s’approche des arbustes, plus on retrouve d’herbe haute. Les animaux prennent donc leur repas en piochant à différents endroits et il y a davantage de matière susceptible d’être ingérée par rapport à une pelouse rase. »
Le pâturage d'été, de juillet à août repose davantage sur des prairies en sous-bois pour pallier la sécheresse, et sur des prairies plus mûres. « Dans les sous-bois, les vaches composent leurs repas de feuilles de frênes, d’herbe qui aura eu le temps de grainer et d’autres espèces plus arbustives ».
De septembre à décembre, les animaux pâturent dans les zones boisées, ainsi que sur les repousses des prairies naturelles. « On retrouve des aladères sur les parcelles. C'est un arbuste qui va produire ses pousses de l'année en fin d'été, et qui n'est appétent qu'à l'automne ». La végétation arbustive est complétée par les repousses de prairie naturelle au grés des pluies.
De janvier à mars, l’éleveur est contraint d'utiliser du foin pour alimenter son troupeau. Ce dernier est réalisé sur l’exploitation, sur des prairies naturelles fauchées au printemps.
Pour la pérennité de son système, l'éleveur habitue les veaux à valoriser les aliments grossiers. Après la période hivernale, ces animaux sont mis en priorité sur ces parcelles diversifiées (arbustes, ronces, herbes).