Ajouter du blé dans la ration d'engraissement des jeunes bovins permet de bénéficier d'un mélange à haute valeur énergétique pour réduire la durée d'engraissement tout en valorisant les productions de l'exploitation. Si l'engraissement au blé sans apport de fourrage est possible, il faut veiller à apporter de l'azote, de la cellulose pour proposer une ration équilibrée et éviter l'acidose.
Introduire du blé dans la ration d'engraissement en complément du maïs permet de diminuer les apports en tourteau. (© Terre-net media)
Engraisser ses jeunes bovins avec du blé peut être une manière de simplifier le travail au poste engraissement. Des régimes à base de blé associés à de l'ensilage de maïs ont été expérimenté par la ferme expérimentale des Bordes (36) sur des jeunes bovins Limousins et Charolais : une manière de valoriser les céréales produites sur l'exploitation tout en améliorant les vitesses de croissances.
Associer du blé et maïs ensilage est une manière de compenser de mauvaises valeurs énergétiques en maïs du fait de la sécheresse. Avec ce type de ration, « la vitesse de croissance augmente de 50 à 55 g par jour et par kilo de blé supplémentaire » alors que la consommation de maïs ensilage décroît de l’ordre de 0,75 à 0,80 kg de MS par jour par kg de blé consommé. Introduire du blé dans la ration permet également d'économiser sur les apports en tourteau, avec une diminution de 50 à 60 g par jours et par kg de blé ingéré. Si les gains de productivité peuvent être alléchants, la principale limite à l’introduction du blé dans la ration reste la teneur en amidon du mélange, qui ne doit pas dépasser les 38 %.
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L’introduction du blé doit se faire progressivement, à raison de 500 g par 500 g durant la première semaine d’engraissement, jusqu'à atteindre les 4 kg par jour à durant la quatrième semaine d’engraissement. L’apport de maïs ensilage se fait également progressivement, introduit en deuxième semaine à raison de 2 kg de MS par jour, puis à volonté.
Il est également possible d'utiliser le blé aplati sans l'associer à de l'ensilage de maïs. Il est cependant nécessaire de complémenter la céréale avec un aliment assurant un apport d’azote, de minéraux et vitamines ainsi que de cellulose facilement digestible pour éviter l’acidose. Pour ce faire, des CAMV cellulosiques ont été utilisés, mais l'utilisation de tourteau et coproduits est également envisageable.
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Pour ce type de régime, la phase de transition alimentaire est essentielle. Pour des broutards de 300 à 350 kg, il est conseillé de commencer avec un apport en céréales compris entre 0 et 500 g durant la première semaine d’engraissement, puis d’augmenter progressivement la quantité de blé apportée de l’ordre de 1 kg par semaine, (divisés en deux fois 500 g jusqu’à l’apparition de refus à l’auge). À partir de la cinquième semaine d’engraissement, les animaux peuvent bénéficier de céréales à volonté. Les animaux déjà complémentés au pré peuvent bénéficier d’une phase de transition alimentaire plus courte et commencer avec 2 à 2,5 kg de céréales par jour, ce qui équivaut à la troisième semaine d'engraissement.