En Haute-Loire, Christine Vazeille est en train de passer, à son fils Jean-Baptiste, les rênes de l'élevage laitier où elle a travaillé toute sa carrière avec son mari. Selon elle, pour que cela se passe bien, il faut laisser ses enfants « apporter leur touche » et ne pas se dire « pourquoi changer ? ». Un « choc générationnel » nécessaire.
Lorsqu'elle s'est installée avec son époux, à Saint-Just-près-Brioude en Haute-Loire, Christine Vazeille « ne savait pas si elle passerait sa carrière sur la ferme ». Finalement, c'est ce qu'elle a fait et elle ne regrette pas ! Non issue du milieu agricole, elle « y a trouvé sa place », se familiarisant avec sa nouvelle profession − éleveuse laitière − « au jour le jour, à l'instinct ». Mais pas seulement et elle le reconnaît volontiers : « Je ne savais pas faire et on m'a permis d'apprendre. On m'a laissé du temps pour faire mes preuves. »
Moi, j'ai appris au jour le jour, à l'instinct.
Aujourd'hui, la structure compte 70 VL et 105 ha en zone de montagne (prairies + cultures pour l'alimentation du troupeau). Le mari de Christine est bientôt à la retraite. Elle, en revanche, doit travailler encore quelques années avec son fils, parti quelque temps, avant de se dire : « Pourquoi pas reprendre l'exploitation familiale ? » « Tout petit déjà, il avait un bon contact avec les vaches. Je sentais que ce n'était pas une contrainte pour lui », se souvient sa maman.
Jean-Baptiste est revenu, avec d'autres façons de voir les choses, d'autres pratiques. Avant de réfléchir à ce qu'il souhaite produire et comment, il se « demande ce que les consommateurs veulent ». Pour lui, il est « important de s'épanouir dans son métier d'éleveur comme de montrer, à la société, que c'est quelque chose de beau, de propre, et qu'elle n'a rien à nous reprocher ». Et, « il ne faut pas l'oublier », si le travail est essentiel, la famille reste la priorité.
« C'est normal que notre fils veuille mettre sa touche, conclut l'éleveuse, consciente « qu'il a apporté de la technicité », notamment via le pâturage tournant dynamique « Il y a un petit choc générationnel. "tout va bien comme ça, pourquoi changer ?", a-t-on d'abord pensé. Oui, mais non en fait ! »